jeudi 10 octobre 2013

Notre sortie à Metz du 5 octobre dernier.

Pluie du matin n'effraie pas le pèlerin.

Ce dicton est très juste puisque les 46 personnes inscrites étaient présentes, dès potron-jacquet, au départ du car.

Quant au deuxième dicton, Pluie du matin passe son chemin, nous pouvons en douter car la pluie messine nous a accompagnés toute la journée. Du soleil, que nenni.

La lumière, nous l'avons trouvée dans les commentaires éclairés et érudits de Madame Kuhn, historienne de l'art, qui a eu l'extrême gentillesse de nous présenter ou de nous suggérer le monde imaginaire, insolite et inattendu présent dans les vitraux conçus par Jean Cocteau dans l'église paroissiale de Saint-Maximin. Cette église, un peu atypique, conserve un curieux mélange de styles : roman pour le chœur et la croisée du transept et gothique pour la nef du XVème siècle à six travées sur deux niveaux d'élévation.




 

En fin de matinée, après une vingtaine de minutes de marche, nous avons tous été ravis de nous retrouver au sec au restaurant. A l'issue d'un déjeuner convivial, nous sommes sortis sans oublier notre accessoire indispensable du jour à savoir le parapluie...

Se dresse devant nous la majestueuse cathédrale de Metz toute dorée par la pierre de Jaumont qui constitue son appareil et son unité presque parfaite malgré l'absorption d'une collégiale toute voisine en 1240, Notre-Dame-la-Ronde.

Cette châsse lumineuse est le monument le plus visité de Lorraine pour son architecture gothique, bien entendu, mais aussi pour ses vitraux modernes et anciens. 6500 mètres carrés de verrières éclairent ce vaisseau de lumière.


 

Monsieur le Chanoine Robert Féry nous a présenté avec passion les verrières imaginées par Marc Chagall. Les vitraux à dominante jaune, bleue, verte ou rouge sont de remarquables représentations de personnages de l'Ancien Testament. Adam et Eve, Abraham et Isaac, Moïse présentant les tables de la Loi, David et Jérémie occupent avec bonheur et une grande spiritualité ces "puits de lumière" que constituent les baies du transept et du déambulatoire. Marc Chagall a d'ailleurs illustré L'Ancien Testament et en particulier La Genèse, L'Exode et Le Cantique des Cantiques.
 
 
 
 

Monsieur le Chanoine Gabriel Normand et Alain Villes nous ont ravis par leurs récits précis et pleins d'humour sur l'histoire de ce monument et ses différentes phases de construction. Un grand merci à ces deux hommes passionnés et passionnants.

Afin de se conformer au modèle français, l'architecte Pierre Perrat fut chargé, vers 1360-1370, d'ériger les parties hautes de la nef. Il avait l'habitude, disait-on, de tracer sur le sable les ébauches de ses études. Une légende raconte que Pierre l'Architecte, en mal d'inspiration, se fit aider par un petit homme arrivé sur le chantier par miracle. Cet homme proposa un contrat à Pierre : son aide pour terminer son étude sur l'élévation de la cathédrale contre la signature d'un parchemin qui spécifiait que l'âme et le corps de Pierre, une fois enterré, appartiendraient à cet homme. Pierre ne prit même pas la peine de lire ce document. Quelques années plus tard, notre architecte consigna dans son testament qu'il désirait être emmuré près de la sacristie et non pas porté en terre.

A la mort de Pierre Perrat, un grand jeune homme vint réclamer le corps. Saint Michel qui gardait la sépulture de l'architecte expliqua que la dépouille n'était pas enterrée mais emmurée. L'inconnu trembla et disparut dans l'atmosphère en laissant une forte odeur de soufre laissant deviner qui il était... le diable, bien sûr. Ne dit-on pas aujourd'hui que le diable, toujours en colère, rôderait encore autour de la cathédrale, ce qui provoquerait de nombreux courants d'air...Légende encore tenace de nos jours.

Encore mille mercis à tous, intervenants et participants, pour avoir contribué au succès de cette belle journée de découvertes.

A très bientôt.

CL

 

 
Photos : M. Jacquet 
 
 



dimanche 14 avril 2013

Visite de nos amis de la FASAC, Fédération des Associations et Sociétés des Amis de Cathédrale, les 6 et 7 avril 2013

Une fin de semaine à la fois studieuse et culturelle attendait les membres des différentes délégations.

Studieuse, puisqu'une réunion du CA de cette fédération était prévue le samedi en soirée, et que dès potron-jacquet, le dimanche, s'est déroulée l'Assemblée Générale, au collège St Etienne.

Culturelle également, car notre association avait organisé des visites de la cathédrale St Etienne, de l'église Notre-Dame-en-Vaux et de son cloître.

Les cathédrales suivantes étaient représentées : Amiens, Bayeux, Bourges, Châlons-en-Champagne, Chartres, Meaux, Orléans, Périgueux, Reims et Strasbourg.
Quarante personnes environ ont suivi nos deux historiens, guides à la fois passionnés et passionnants, à savoir : Messieurs Jean Fusier et Alain Villes.

Un programme dense et complet les attendait :



Visite de la cathédrale, de sa tour nord et de son trésor.
En particulier, dans la salle du trésor, découverte de ce magnifique vitrail de la Rédemption daté de 1147. Certainement un des plus remarquables exemples de vitrail roman de cette première moitié du XIIème siècle. Cette verrière "typologique" reliant d'une manière symbolique l'Ancien et le Nouveau Testament était un thème souvent repris dans la théologie médiévale.



Ensuite, à quelques centaines de mètres, parcourus à pied, l'église Notre-Dame-en-Vaux, où Alain Villes a détaillé avec brio les différentes phases de la construction de l'édifice canonial et Jean Fusier, d'une façon lumineuse, a su faire découvrir les deux exceptionnelles verrières, l'une signée par Mathieu Bléville, et l'autre attribuée au même artiste, bien trop méconnu, grand verrier du XVI ème siècle, originaire de St Quentin. Son art se reconnaît à l'aspect foisonnant et très coloré de ses compositions. Il a surtout travaillé en Picardie.

Le dimanche après-midi fut consacré au musée du cloître, à ses très belles sculptures et à son implantation et son histoire, sous la conduite éclairée d'Alain Villes.

Nous reviendrons, dans le détail, sur ces visites, dans notre prochain bulletin.

Le froid glacial du samedi après-midi ne découragea personne et chacun fut ravi de tous nous retrouver dans le salon d'honneur de l'hôtel de ville, accueillis chaleureusement par M. Bourg-Broc, le Maire de notre ville.
Les petites douceurs salées et sucrées furent appréciées, ainsi que le divin breuvage servi.
Monsieur le Maire ajouta à cet accueil, la visite de son bureau orné de tapisseries d'Aubusson et de quelques meubles du XVIII ème siècle, du bureau de son 1er adjoint, donnant sur le Mau et Notre-Dame, et de la salle du conseil municipal, plus contemporaine.

Un grand merci à tous, organisateurs et participants. 
Claude Lafauche

nb : Les renseignements donnés sur les différents vitraux sont tirés de l'ouvrage de Jean Fusier "Vitraux des Eglises de Châlons-en-Champagne", dans la collection Itinéraire du Patrimoine. Les photos sont de Michèle Jacquet.